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Beaucoup d’afeciouna, si on leur demandait par exemple quelles sont les couleurs de telle ou telle manade, seraient sans doute en mal de donner des réponses précises.
Car il faut bien reconnaître que mis à part les quelques manades-vedettes dont les devises sont généralement connues, la plupart des autres demeureront ignorées du public afeciouna.

Bien que cette lacune soit parfois due à une fréquence moins intensive des courses des susdits manadiers (tous ne possèdent hélas pas des éléments de valeur), elle est également due à une diffusion visuelle quelque peu négligée.
Aussi, et ne serait-ce que dans ce sens-là, la devise sur le garrot des cocardiers n’est aucunement superflue.

Non seulement elle permet une meilleure connaissance des manades qui se produisent, mais elle valorise en même temps le spectacle de la course camarguaise.
Ainsi placées sur la robe noire des cocardiers, les devises apportent un atout supplémentaire au cérémonial des courses de taureaux. D’ailleurs, toute course devrait voir chaque animal porteur des couleurs de la manade dont il défend le renom.

Et sans aller jusqu’à exiger que lors des Royales ou Super-Royales tous les taureaux arborent la devise de leur élevage, placer toutefois cette devise sur le 4e cocardier (comme cela doit se faire).
Seulement voilà.
Si les devises soulèvent le problème de ne pas être toujours présentées dans les courses, elles en provoquent automatiquement un autre quand elles y figurent.

Certains individus se permettent en effet, lorsque l’animal passe près d’eux, de les arracher d’un geste brusque.
Or, ces devises qui ont été placées avec de la poix, se déchirent souvent quand elles sont de la sorte arrachées. Mais le problème n’est pas là. Quand bien même seraient-elles proprement ôtées des garrots, qu’il est parfaitement interdit d’agir ainsi, car elles appartiennent aux organisateurs, qui sont tenus après la course, de les remettre aux manadiers.

J’ai dit, plus haut, qu’elles étaient collées avec de la poix.
A ce sujet, il faudrait que les manadiers en fournissent régulièrement aux organisateurs, afin que ceux-ci aient toutes facilités pour les placer. Nous demandons cela parce que nous savons que si les devises ne sont pas toujours à l’honneur, ce n’est pas par manque de bonne volonté, mais plutôt par manque de poix.

Donc, si nous récapitulons cet article, trois points ont été évoqués :
— 1°) Les devises sur le garrot des cocardiers, à savoir qu’elles devraient toujours s’y trouver.
— 2°) L’infraction commise par ceux qui s’amusent inconsidérément à les arracher.
— 3°) La poix que devraient fournir les manadiers.

Sachant pertinemment que tout problème ne peut - hélas - trouver de solution à court terme, cela ne doit pas pour autant nous empêcher de tenter de les solutionner.
C’est pourquoi nous demandons aux manadiers d’approvisionner en poix les organisateurs de courses, tout comme nous demandons à ces derniers de placer les devises, et surtout de les faire respecter par ceux qui ont l’indélicatesse de se les approprier.

Les présidences ne doivent pas hésiter à interpeller les contrevenants, du moment que leurs prérogatives consistent à veiller au bon déroulement des courses, il dépend de leur autorité, et de leur autorité seule ! d’user des pouvoirs qu’elles détiennent et d’amoindrir ainsi ces inadvertances auxquelles il est cependant regrettable d’assister.

Faut-il porter le problème à la connaissance de la Fédération Française de la Course Camarguaise, qui saura, elle, statuer en conséquence, quitte à inclure dans le règlement un article supplémentaire relatif aux devises qui DOIVENT ÊTRE PLACÉES et qu’il est INTERDIT d’arracher ?