Fau que lou Cacho-Fiò siegue un aubre fruchau (amelié, óulivié...) mai jamai uno figuiero car lou bos de figuiero brulo pas bèn e se lou Cacho-Fiò noun brulo bèn, es uno marrido marco pèr tout l’an.
(Il faut que la "Bûche de Noël" soit un arbre fruitier (amandier, olivier..) mais jamais un figuier, car le bois de figuier ne brûle pas bien, et si la Bûche brûle mal, c’est un mauvais présage pour toute l’année).

De mai, fau que l’aubre siegue mort de mort naturalo : derraba pèr lou vènt o brula pèr la fre, lou gèu...
(De plus, il faut que l’arbre soit mort de mort naturelle : déraciné par le vent ou brûlé par le froid, le gel...).

L’aubre fruchau es simbole de la famiho : l’aubre a de fru coume li parènt an d’enfant.
(L’arbre fruitier est le symbole de la famille : l’arbre à des fruits comme les parents ont des enfants).

L’einat d’un bout, lou cago-nis de l’autre, tènon lou Cacho-Fiò : es lou simbole de la countinueta de la famiho, de la passacioun dóu poudé, di couneissènço e di tradicioun.
(Le plus âgé d’un côté, le plus jeune de l’autre, tiennent la Bûche : c’est le symbole de la continuation de la famille, de la passation du pouvoir, des connaissances et des traditions).

Tóuti fan tres cop lou tour de la cousino o se fai bèu tèms de l’oustau, que se trouvo ansin envirouna d’uno meno de ciéucle prouteitour.
(Tous font trois fois le tour de la cuisine ou s’il fait beau, de la maison qui se trouve ainsi entourée d’une sorte de cercle protecteur).

Arriba davans la paiasso dóu fiò, lou pus vièi escampo sus lou Cacho-Fiò tres gisclado de vin cue en disènt :

Alègre ! Alègre
Mi bèus enfant, Diéu nous alègre !
Emé Calendo tout bèn vèn ! [1]
Diéu nous fague la gràci de vèire l’an que vèn !
E se noun sian pas mai que noun fuguen pas mens !

(Arrivé devant l’âtre de la cheminée, le plus vieux jette sur la bûche trois rasades de vin cuit en disant :

Allégresse ! Allégresse !
Mes beaux enfants, que Dieu nous rende heureux !
Au temps de Noël tout va bien !
Que Dieu nous fasse la grâce de voir l’année qui arrive !
Et si nous ne sommes pas plus, que nous ne soyons pas moins !)

Devié èstre lou meme Cacho-Fiò jusqu’au jour di Rèi (l’Epifanio). Chasque vèspre lou metien un pau dins la chaminèio pièi lou levavon e si braso aparavon dóu tron e de l’encèndi. Li païsan an metien tambèn dins sis estable pèr apara si bèsti di malautié
(Ce devait être la même Bûche de Noël jusqu’au jour des Rois Mages (l’Épiphanie). Chaque soir on la mettait un peu dans la cheminée puis on la levait et ses braises protégeaient contre le tonnerre et les incendies. Les paysans en mettaient aussi dans leurs étables pour protéger leurs bêtes contre les maladies).

[1variante :
Cacho-fiò
Bouto-fiò
Alègre, alègre
Dièu nous alègre
Calèndo vèn, tout bèn vèn

Bûche de Noël,
Donne le feu
Réjouissons nous
Dieu nous donne la joie
Noël vient, tout vient bien