17/ Les propositions :
Celles qui précèdent peuvent êtres résumées en peu de mot.
Première période :
1° Association générale de tous les propriétaires de la Camargue, pour endiguer aussi solidement que possible le Rhône et la mer, creuser des canaux d’écoulement destinés à vider les terrains qui ont une pente suffisante, et construire les machines d’épuisement nécessaires à l’évacuation de ceux qui ne peuvent être asséchés autrement.
2° Concours du gouvernement pour la moitié de ces dépenses, l’autre moitié payée par les propriétaires, au marc le franc des impositions, d’après le cadastre actuel.
Seconde période :
1° Emploie de ces machines d’épuisement, en été, partout où ce serait possible, à l’irrigation des propriétés et à l’élévation de l’eau salée nécessaire aux exploitations industrielle, moyennant une rétribution réglée par le syndicat, au profit de l’association.
2° Application, après examen nouveau, des systèmes d’irrigation proposés par les ingénieurs, modifiés et complétés s’il y a, à moins que le projet ci-dessus de ponts-barrages ne soit adopté.
Pendant les deux périodes, disposer les rigoles d’écoulement et d’irrigation, autant que possible, de manière qu’elles puissent servir à la navigation et que leurs berges servent en même temps de voie de communication.
Cinq ans après l’achèvement des travaux d’ensemble de la première période, évaluation générale de tous les terrains endigués pour établir, sur cette nouvelle base, la contribution au profit de l’état et la cotisation au profit du syndicat.
Tous les 10 ans, ensuite, renouvellement de ce cadastre, d’après une nouvelle estimation.

18/ Conclusion :
Depuis plus de trente ans que je pratique l’agriculture dans le delta ; j’étudie le sol, je fais chez moi, à mes risques et périls, des expériences pour m’éclairer. Durant ce long espace de temps, j’ai visité, tour à tour, les deltas de la Seine, du Rhin, de l’Escaut et de l’Adige, mes observations, partout ou j’ai été, ont toujours eu pour but la prospérité de cette contrée si malheureuse avec tant d’éléments de prospérité. Les études que j’ai faites dans les bibliothèques des pays que j’ai parcourus et dans les sociétés savantes où j’ai été admis, se rapportaient toutes à cette pensée.
Quelques jugement qu’ils portent sur le système d’amélioration que j’ai cru devoir exposer dans cet écrit, mes compatriotes, mes collaborateurs en agriculture, y reconnaitront j’espère mon dévouement absolu et constant à leurs intérêts et à ceux de notre commune patrie.
Je ne leur demande, en retour, qu’une chose, c’est de ne pas porter un jugement précipité sur mes propositions. Une vie consacrée presque toute a la poursuite d’une pensée de bien public, me vaudra j’espère cette bienveillante attention que je me permets de solliciter.
Monsieur le Baron de Rivière