Ne venez pas ici y chercher un grand ¼ d’heure de cocardier ni un défilé pompeux à la Patrice Blanc devant des gradins remplis et colorés.

Ici, rien de cela mais le club taurin Fanfonne Guillerme de Beaucaire organisateur de cette journée et son président Daniel Eymonet véritable mouche du coche, vous présente une course en toute modestie, en toute amitié, sans paillettes, mais avec sincérité et estrambord.

Je passerai sur les moqueries à propos de l’élocution du président de course face à un micro qui crachouille ou sur le discours « bon enfant » des remerciements.
Mais je voudrais m’arrêter un instant sur les quelques personnes de l’Escolo de tradicioun de bèu-caire venue pour l’heure défiler.
Pour la remise des prix, les gradins étaient quasiment vides, le mistral ayant eu raison des derniers occupants. Malgré ce, ces dames et ces messieurs avaient pris soin de se costumer comme pour les plus grandes parades, de se coiffer avec délicatesse, de respecter les plis, et les règles du vêtement.
La remise des prix et des bouquets était hésitante et désordonnée, mais les acteurs avaient le souci d’en respecter les règles tellement était important pour eux de perpétuer la tradition et d’honorer le costume.

Le tour d’honneur s’effectua sans musique, le toréador étant déjà au coin du feu, les quelques irréductibles proches restés pour l’occasion applaudirent les vainqueurs et le rideau tomba.

Avant d’éteindre totalement la rampe, signalons le professionnalisme des manadiers Hubert et Christian Espelly, de leurs gardians, venus présenter un bétail de qualité.
Professionnalisme et respect pour un club taurin fidèle à la Grande Dame, fidèle à la devise azur et blanche. Respect et reconnaissance devant un président qui aura consacré toute une vie à la manade de Praviel, peut être pour oublier la sienne.

Un mot sur le bétail, de belle présentation.
Aucelou n° 170 vif, vaillant ; Souquet n° 337 plein de qualités, de bons principes, et enfin Esquinou n° 224 le plus craint par ses finitions agressives et barricadières .

Chez les tenues blanches : Vincent Laurent omniprésent affirme sa confiance, Constantin Garcia se fait remarquer par son geste limpide à la tête et El Ghati toujours dans le terrain du taureau.
Mais travail soutenu de l’ensemble des acteurs qui ont chacun apporté la pierre à l’édifice ; bien orchestré par les professeurs tourneurs qui eux ont su mener vers le haut les qualités des taureaux et de leurs pupilles.