En ce qui concerne les herbages, trois ans au moins pourrait espérer faire au courant de l’été une coupe de foin, sauf à profiter ultérieurement de ces terres par une culture plus avancée.

Enfin les marais pourraient continuer à être cultivés en roseaux et litière, mais avec renouvellement des eaux au moment voulu et assèchement régulier, ne leur donnant pas de caractère plus malsain qu’à la prairie.

« La commission estimait en somme que « l’amélioration de la Camargue pourrait à bon droit être considérée comme une œuvre d’utilité publique, tendant à créer dans le sud-est de la France un centre de production abondantes et assurées dans l’avenir.

« que le projet présenté par Bernard et Perrier exécuté dans son ensemble, mais sous certaines modification de détail, serait le principe de la fertilisation de la Camargue, et donnerait a l’industrie agricole et aux capitaux qu’elle engage des moyens et un but que l’état d’alors leur refusait absolument.

« Que la mise en culture des 20.000 hectares de marais en pâturages formant le champ principal du projet d’amélioration , ne résulterait pas immédiatement de l’assèchement et de l’irrigation , ces éléments de richesse agricoles si énergétiques et si prompts partout ailleurs ne créeraient d’abord en Camargue qu’une période de transition, celle du dessalement du sol.

Cette période peut être plus ou moins longue 10, 20, 30 ans pour les plus grands domaines, et le propriétaire pendant cet intervalle aurait, sans augmentation de revenu et à la charge de restreindre ses jouissances.

Quant à la dépaissance, à pourvoir aux frais d’appropriation du sol au fur et à mesure de sa transformation, à construire des bâtiments d’exploitation, à ajouter à ses charges habituelles celles de l’entretien du double système d’assèchement et d’irrigation.

La commission estimait que c’était beaucoup présumer, trop exiger peut être de toutes le, et qu’aller au-delà, qu’ajouter à ces charges, dès le principe, une portion du capital de premier établissement, des canaux de dessèchement ou d’irrigation, serait évidemment sacrifier toute une génération de propriétaires à un intérêt public.

« Elle conclut donc à ce que les principaux canaux d’assèchement en Camargue, tels qu’ils étaient portés au mémoire de l’ingénieur Bernard, soit considérés comme des travaux d’initiative destinés à combattre et à dominer les causes naturelles d’infertilité du sol, richement doué d’ailleurs, et dont l’état doit prendre à sa charge les frais de premier établissement, ne laissant à celle de la propriété que les dépenses consécutives et celles d’entretien  »

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