Irrigation et dessèchement des marais (1/2)
Extrait du manuscrit de Mr Poule, ingénieur des Ponts et Chaussée de la ville d’Arles — Terminé en 1835, édité ou re édité par R.Baranger — L’ouvrage que je possède porte le N° 74
267/ Le lit du petit Rhône, au moyen d’un barrage à l’embouchure deviendrait un vaste bassin.
Toutes fois, comme il existe d’autres moyens pour fournir de l’eau douce à cette contrée, et pour laisser subsister indéfiniment, ou atterrir lentement les bas fonds, nous indiquerons les travaux qui nous paraissent convenable.
Le lit du petit Rhône, au moyen d’un barrage à l’embouchure, pourrait être transformé en un vaste bassin. Les eaux y seraient maintenues au moins au niveau de l’étiage à sa prise, le barrage arrêterait en même temps l’onde salée qui, lors des grands vents du sud sud, remonte jusqu’à la hauteur de St Gilles, à cinq lieu de la mer.
268/ Avantages qu’on pourrait retirer de ce bassin.
Par des dérivations de ce bassin, le département du Gard jouirait, sur la droite du petit Rhône, des mêmes avantages que celui des Bouches du Rhône dans la Camargue. Ils pourraient l’un et l’autre obtenir des irrigations abondantes, si nécessaire à l’agriculture. La démolition de l’épi de Fourques, épi qu’il faut considérer comme comme la principale cause des attérrissements qu’à reçu le petit Rhône depuis moins d’un demi siècle, ne devrait plus éprouver de retard, Notre Dame de la Mer recevrait en tout temps une boisson qui ne serait plus corrompue. Les islots de la branche du fleuve, entièrement submergés ne laisserait plus emporter leurs sables infertiles sur les champs cultivés. Le petit Rhône avec une plus grande profondeur d’eau, deviendrait plus propre à une navigation importante, pour les riverains et pour les salines de Peccais, par une courte déviation, il pourrait se joindre, près de Saint Gilles au canal de Beaucaire. Cette ligne navigable ferait suite, par le grand Rhône avec le canal d’Arles pour le commerce en Languedoc, et n’obligerait pas les communautés d’Arles et des Saintes de remonter à grands frais jusqu’a Beaucaire, de redescendre ensuite à St Gilles, ou de courir les dangers des Bouches du Rhône, pour emporter leurs productions dans l’ouest.