99/ Il est dans l’emplacement d’un ancien bras du Rhône dénommé Bras de Fer
Une autre roubine dont je n’ai point parlé, la plus considérable de toutes, , est celle connue sous le nom de canal du Japon.
Ce canal n’existait pas au commencement du siècle dernier ( il parle de 1700 et quelque), sa place était occupée par le Grand Rhône, qui dans cette partie de la Camargue s’appelait Bras de Fer.

100/ Le canal des Losues ouvert sur la gauche du Bras de Fer, pour inonder des étangs salants.
Sur la rive gauche du bras de fer dans l’emplacement actuel du Grand Rhône, existaient des étangs qui fournissaient en été beaucoup de sel naturel.
Les fermiers généraux, intéressés à noyer des sels qui nuisaient à leur spéculation, ouvrirent le canal des Losues et jetèrent à volonté l’eau du fleuve dans les étangs.

101/ Tendance du Bras de Fer et du Rhône en général pour se diriger à l’est.
Le Grand Rhône gêné par les sinuosités du Bras de Fer, qui allongeait son cours au dépends de sa vitesse, avait tendance à suivre la direction la plus courte du canal des Losues, pour se rendre à la Mer.
D’ailleurs, son lit était, comme il l’est encore et le sera toujours, poussé à l’est par ses atterrissements mêmes que charrie et dépose à l’ouest, le courant littoral.

102/ Evènement qui jeta les eaux du Bras de Fer dans le canal des Losues.
Dans cet état de choses, la prise du canal des Losues étant restée ouverte, par la négligence de l’éclusier, au moment d’une grande crue, le Grand Rhône, prit sa route par ce canal en 1711, et cette partie de son cours jusqu’a la mer se nomme encore canal les Losues.

103/ L’atterrissement du Bras de Fer nécessita l’ouverture du canal du Japon.
Le Bras de Fer ne resta pas d’abord à sec, mais les eaux qu’il roula devinrent bientôt sans force, déposèrent constamment leur limon et obligèrent les riverains de creuser, dans ce Bras de Fer altéré, un canal propre à leur fournir l’eau qui manquait à l’exploitation de leurs domaines.
Tel est le canal du Japon et son origine. Il s’étend depuis le Grand Rhône jusqu’à la hauteur de la saline de la quarantaine, le reste de la longueur du bras de fer s’appelle le Vieux Rhône, quant à la larguer de ce même bras de fer, à droite et gauche du canal du Japon, elle a été livrée à l’agriculture et fournit d’excellents produits.

104/ A quoi servait le canal du Japon ?
Le canal du Japon ne fut pas seulement utile aux riverains.
La commune d’Arles comme la propriétaire de la saline de Badon, seule saline existante dans la Camargue, en retira les plus grands avantages. Au moyen de la roubine du Roi qu’elle avait ouvert entre Badon et le bras de fer, elle exporta ses sels avec économie.
Cette facilité dans le débouché des sels de Badon fut fructueuse au gouvernement dont l’impôt sur cette denrée a toujours augmenté les revenus.

105/ Son entretien jusqu’à la révolution était à la charge du gouvernement de la ville d’Arles et des riverains.
Le gouvernement, la commune d’Arles et les propriétaires immédiatement riverains ont concouru ensemble à l’entretien jusqu’à la révolution, le premier pour les 5/6 e, Arles pour le 1/10e, et les riverains pour le 1/15e de la dépense qu’exigeait le canal.

106/ Causes de comblement actuel du canal du Japon
Enfin, depuis la suppression de la ferme générale, la commune d’Arles et les propriétaires intéressés, restés seul chargés du récurage vu qu’il n’était utile qu’à eux seuls, ont laissé s’obstruer la prise et la cuvette à leur détriment.

107/ Récurages entrepris par les douanes.
Les douanes cependant substituées par l’Etat à la forme générale, ont jeté sur le canal du Japon un regard favorable.
Elles s’occupent en ce moment de faire les déblais indispensables pour le rendre à sa première destination. La santé des employés de cette administration que le bien du services attache aux salines de la Camargue, l’agriculture dans la partie inférieure de l’Isle, les salines elles même pour leur exploitation, ont le plus grand intérêt à cette réparation trop longtemps différée.

A propos de la profondeur de ce canal, voir sur ce site :
"Gaze" du Japon *