L’accueil favorable que le public a fait à mon ouvrage, sur les moyens de détruire les obstacles qui se forment journellement contre la navigation de l’embouchure du Rhône, ouvrage couronné par l’académie en 1779.
La satisfaction que j’ai eue de voir adopter mon projet dans le comité des ponts et chaussées, suivant le rapport des ingénieurs de 1788, dont l’exécution a été ordonnée par un décret de l’assemblée nationale en 1791, et suspendue par le changement de gouvernement.
Les plaintes réitérées des navigateurs, sur les obstacles qu’ils rencontrent de temps en temps dans le cours du Rhône, en dessous de la ville d’Arles ; enfin les pertes considérables des commerçants, soit par le long séjour de leurs marchandises dans les barques sur lesquelles on les a chargées, soit par les frais que leur occasionne le retardement de cette navigation et surtout aux propriétaires de barques.

Toutes ces considérations m’ont déterminé a porter mon application sur la recherche des moyens pour détourner ces malheurs ; après avoir mûrement examiné sur le local la qualité et la nature de ces obstacles ; après y avoir fait des sondes en différents points.

Les barques sur lesquelles on les a chargées, soit par les frais que leur occasionne le retardement de cette navigation et surtout aux propriétaires des barques.
Toutes ces considérations m’ont déterminé à porter mon application sur la recherche des moyens pour détourner ces malheurs, après avoir mûrement examiné sur le local la qualité et la nature de ces obstacles, après y avoir fait des sondes en différents tems (1) et de fréquentes observations, j’ai remarqué que ces monticules de vases ou de sable, qui se formoient (2) à deux, trois ou quatre pieds au dessous du niveau des basses eaux, étoient (2) presque toujours mouvantes, qu’elles changeoint (2) souvent de place et que si on pouvoit (2) les grapper (3) avec un espèce de râteau de fer, on les délayeroit (2) ces sables de manière à les faire entraîner par le courant des eaux dans la partie inférieure de ce fleuve, où étant plus resserré, il y eu plus de rapidité et un moyen sûr pour les entraîner dans les eaux de la mer.
J’ai essayé de faire grapper (3) quelques unes de ces monticules avec des râteaux de fer adaptés à de longues perches et conduites par des hommes robustes qui se mettoient (2) dans l’eau jusque à la ceinture, j’ai réussi à délayer les sables , de manière à pouvoir y faire passer les bateaux plats chargés de sel ou de quel qu’autre denrée.
Mais cette opération étoit (2) très longue, très dispendieuse et même dangereuse pour les 36 hommes qui y travailloient,(2) et qui étoient (2) exposés à être entraîné par le courant des eaux, qui, pendant le travail, augmentoient (2) de vivacité, cette expérience m’a fait imaginer une machine qui pût remplir la même fonction plus promptement et a moins de frais, ce qui peut procurer un avantage sensible à la navigation et au commerce. J’ose présenter le modèle de cette machine en petit ; elle paraît simple et peu compliquée, j’en vais faire le développement en détail, il sera cependant difficile d’en connoitre (2) bien la forme et le mérite, sans avoir le modèle sous les yeux. On pourra cependant s’en instruire par la vue de la gravure ci-jointe.