Les obstacles a la navigation (1/5)
Avec le développement d’une machine pour détruire les obstacles, élaborée par Denoble Lalauzière
Mémoire
Sur les moyens de vaincre les obstacles qui se forment journellement contre la navigation à l’intérieur de toutes les rivières et fleuves des départements de l’empire français, principalement dans l’intérieur du Rhône, en dessous de la ville d’Arles.
L’accueil favorable que le public a fait à mon ouvrage, sur les moyens de détruire les obstacles qui se forment journellement contre la navigation de l’embouchure du Rhône, ouvrage couronné par l’académie en 1779.
La satisfaction que j’ai eue de voir adopter mon projet dans le comité des ponts et chaussées, suivant le rapport des ingénieurs de 1788, dont l’exécution a été ordonnée par un décret de l’assemblée nationale en 1791, et suspendue par le changement de gouvernement.
Les plaintes réitérées des navigateurs, sur les obstacles qu’ils rencontrent de temps en temps dans le cours du Rhône, en dessous de la ville d’Arles ; enfin les pertes considérables des commerçants, soit par le long séjour de leurs marchandises dans les barques sur lesquelles on les a chargées, soit par les frais que leur occasionne le retardement de cette navigation et surtout aux propriétaires de barques.
Toutes ces considérations m’ont déterminé a porter mon application sur la recherche des moyens pour détourner ces malheurs ; après avoir mûrement examiné sur le local la qualité et la nature de ces obstacles ; après y avoir fait des sondes en différents points.
Les barques sur lesquelles on les a chargées, soit par les frais que leur occasionne le retardement de cette navigation et surtout aux propriétaires des barques.
Toutes ces considérations m’ont déterminé à porter mon application sur la recherche des moyens pour détourner ces malheurs, après avoir mûrement examiné sur le local la qualité et la nature de ces obstacles, après y avoir fait des sondes en différents tems (1) et de fréquentes observations, j’ai remarqué que ces monticules de vases ou de sable, qui se formoient (2) à deux, trois ou quatre pieds au dessous du niveau des basses eaux, étoient (2) presque toujours mouvantes, qu’elles changeoint (2) souvent de place et que si on pouvoit (2) les grapper (3) avec un espèce de râteau de fer, on les délayeroit (2) ces sables de manière à les faire entraîner par le courant des eaux dans la partie inférieure de ce fleuve, où étant plus resserré, il y eu plus de rapidité et un moyen sûr pour les entraîner dans les eaux de la mer.
J’ai essayé de faire grapper (3) quelques unes de ces monticules avec des râteaux de fer adaptés à de longues perches et conduites par des hommes robustes qui se mettoient (2) dans l’eau jusque à la ceinture, j’ai réussi à délayer les sables , de manière à pouvoir y faire passer les bateaux plats chargés de sel ou de quel qu’autre denrée.
Mais cette opération étoit (2) très longue, très dispendieuse et même dangereuse pour les 36 hommes qui y travailloient,(2) et qui étoient (2) exposés à être entraîné par le courant des eaux, qui, pendant le travail, augmentoient (2) de vivacité, cette expérience m’a fait imaginer une machine qui pût remplir la même fonction plus promptement et a moins de frais, ce qui peut procurer un avantage sensible à la navigation et au commerce. J’ose présenter le modèle de cette machine en petit ; elle paraît simple et peu compliquée, j’en vais faire le développement en détail, il sera cependant difficile d’en connoitre (2) bien la forme et le mérite, sans avoir le modèle sous les yeux. On pourra cependant s’en instruire par la vue de la gravure ci-jointe.
Messages
1. Les obstacles a la navigation (1/5), 7 mai 2015, 17:19, par Morra
Bonjour, votre extrait de texte, était d’actualité à cette époque, les soucis pour passer l’embouchure du Rhône étaient dans tous les esprits, surtout des consuls d’Arles qui n’avaient de cesse d’informer le roi.
"Cahiers de doléances
Dans la France de l’Ancien Régime, les cahiers de doléances sont les registres dans lesquels les assemblées notent vœux et demandes. Dans ces recueils sont consignées les représentations et protestations adressées au roi par les états généraux ou provinciaux.
Pour la communauté d’Arles, nous allons voir que les principales préoccupations, figures en bonne place des vœux des arlésiens. C’est encore et toujours le Rhône et les marais qui tourmentent la population en général et les consuls en particuliers.
La navigation sur le fleuve reste le sujet important, les éternelles difficultés aux embouchures qui perturbent la navigation, perturbant le commerce d’une bonne partie de la vallée du Rhône.
Article 2
L’intérêt général lié de ce pays demande que les travaux à faire pour entretenir la navigation du Rhône, pour augmenter notre agriculture et notre population, en rendant la salubrité à l’air par le desséchement de nos marais,etc.,soient surveillés par les citoyens de ce pays qui, y ayant leur intérêt propre et se trouvant tous portés sur les lieux, s’acquitteront mieux de cette surveillance que tes procureurs du pays de Provence, résidant à certaines distances et surchargés d’autres soins.
}
La propriété des iles revendiquées par le Languedoc et la Provence, ainsi que la limite entre les deux provinces ont engendré une multitude de procès, des propositions sont faites.
Article 4
Le Rhône étant anciennement la limite naturelle entre les pays de Languedoc et les pays de Provence, qui faisaient également partie de la monarchie française sous la première race, doit de nouveau servir de séparation à ces pays heureusement réunis sous un même souverain, et les atterrissements, alluvions, ilots appartiendront la rive laquelle ils seront joints ou dont ils seront plus rapprochés .Nous réclamons instamment la révocation des arrêts qui déclarent les créments joints à nos levées dans le quartier du très-bon terroir de cette ville, être tenus de sa Majesté à cause de son domaine de Languedoc.
Le brusque changement de lit du Rhône en 1711, fait qu’il ni a plus qu’un endroit pour remonter le fleuve, le nouveau chenal appelé « canal des Launes » Mais comme pour celle du Bras de Fer, la nouvelle embouchure a tendance à s’ensabler. Les élus demandent que les sommes de l’impôt sur le sel soient employées entièrement pour l’entretien du canal des launes.
Article 5
L’imposition de 5 sols par minot de sel levés en augmentation sur les provinces, dites des petites gabelles, étant uniquement destinée par l’arrêt du Conseil du 5 Juillet 1723,en exécution de la déclaration du roi du 4 juin 1712,à la réparation et entretien du canal des Launes qui est devenu le grand bras du Rhône dont les bouches se comblent par les dépôts de sable, nous demandons que les sommes qui en proviennent soient, conformément à l’édit de création, constamment employées à cet usage, qui est devenu d’une nécessité indispensable pour entretenir le cabotage d’ici à Marseille,etc.,pour encourager le commerce, pour augmenter le nombre des matelots si nécessaire à la marine royale.
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Bien à vous M MOrra