132/ Des chemins de la Camargue
Tous ces chemins établis en pays plat, ne suivent pas constamment la direction la plus directe. Aux sinuosités commandées par la position des lieux, s’en joignent d’autres que les égards pour les propriétaires ont trop souvent fait multiplier.
Le défaut de matériaux pour les empierrements a, par la suite des siècles, laissé creuser
l’emplacement des communications parterre, et delà, des ruisseaux, des marres, des fondrières au milieu desquelles les transports sont sans cesse embourbés.
Cette privation de pierres et de graviers, la nature humide du sol de la Camargue, sont autant de motifs qui semble engager de faire et d’entretenir, sur les chemins, les ouvrages indispensables aux routes même les plus favorisées par leur position. Cependant les fossés latéraux ou n’existèrent jamais ou sont comblés à chaque pas, des boutières, ou massifs de terre servent de pontet de communication aux riverains et arrêtent, ainsi les arbres, les arbustes et les broussailles, les eaux qui tentent à s’écouler, celles-ci ne peuvent s’échapper des chemins ou bien les traversent à ciel ouvert, nul bombement dans l’endroit du passage pour jeter de coté les eaux pluviales, la coupe du terrain offre à sa place un arc renversé.

133/ Les chaussées fortifiées seraient le meilleur système de communication par terre.
Il est fâcheux, pour le pays que le couronnement des levées, aux abord du Rhône et celui des lévadons, sur les roubines, n’aient pas été, vu l’état inimaginable de celles ci, disposées de manière que leur largeur pût permettre le roulage.
Ces levées, en général trop faibles auraient acquis, par cette augmentation d’épaisseur, la solidité convenable, elles se seraient fortifiées encore par le piétinement continuel sous de lourds fardeaux, et, en présentant des des communications plus faciles, elles auraient épargné les frais d’établissement et d’entretiens de beaucoup d’autres chemin.

134/ Passages sur le Rhône
Les communications intérieures de la Camargue se prolongent à l’extérieur au moyen de ses passages établis sur l’une ou sur l’autre branche du fleuve.

On trouve au dessus du canal du Japon, un bateau de service qui rend facile les relations avec le plan du Bourg, l’un au Sauvage, l’autre à Sylvéréal laissent traverser en tout temps le petit Rhône.
Enfin des ponts de bateaux joignent encore le sol de l’île, avec la terre ferme, sur les principaux points, tels que Arles, Fourques et St Gilles.

135/ Négligence dans l’entretiens de ces paysages.
Une grande négligence se fait remarquer dans l’entretien, par les fermiers de ces passages.
Le pont d’Arles recevra bientôt sans doute, des réparations nécessaires et ordonnées. Mais celui de Fourques en demande de plus urgentes, barques, poutres, madriers, doublages, parapets, tout y est dans un état de dégradation qui compromet la sûreté publique.

Pendant les mois d’octobre et de novembre 1916, la voie y fut subitement interceptée par l’ouverture d’un bateau pourri qui traînait avec lui dans le Rhône les deux travées qu’il séparait.
Les bacs n’offrent pas un meilleurs services. Ils ne sont soumis à aucun contrôle, aucune inspection.
Ceux qui les exploitent les laissent tomber en ruine. Des trailles tout a fait usées sont employées souvent, pour en économiser de meilleures. Un passager pressé dans son voyage, s’aperçoit rarement qu’il court des risques, et les choses restent dans le dépérissement.

On ne conserva de vraies alarmes à cet égard , qu’après quelque accident qu’il faudra prévenir.