Méconnu  : le simbèu l’est sûrement, car comme nous le dit Jacques Espelly « on n’exhibe pas un simbèu, contrairement au cocardier qui, lui, fait le renom de la manade".
Pourtant comme on a pu le voir tout au long de ces lignes que nous lui avons consacrées, il occupe une place très importante dans la manade et parfois on lui voue un certain culte après sa mort.

Exemple ce gardian qui vient souvent déposer quelques fleurs sur l’emplacement où l’un de ses meilleurs simbèu est enterré. Il fallait bien qu’il ait rendu d’immenses services, accompli d’innombrables tâches et qu’il ait su se faire aimer au point que le vieux gardian n’oublie pas, même après sa mort cet ami et ce fidèle serviteur.
Une amitié qui fait que l’un sans l’autre, un gardian n’est pas tout à fait un gardian et un simbèu pas tout à fait un simbèu.

Une légende veut, nous dit Marcel Mailhan, Que lorsqu’un simbèu meurt on doit l’enterrer avec sa cloche de laquelle on a retiré le battant, afin que celle-ci ne sonne plus après sa mort.
Il est difficile d’affirmer si de nos jours cette coutume est toujours respectée, mais au-moins elle illustre bien l’attachement des hommes envers cet animal pas tout à fait comme les autres.

Il est difficile d’affirmer si de nos jours cette coutume est toujours respectée mais elle illustre bien l’attachement des hommes envers cet animal, pas tout à fait comme les autres.

Des simbèu exceptionnels, toutes les manades en ont eu au moins un.
Certaines manades ont eu la chance d’en avoir plusieurs et nous aurions pu ainsi passer de bien nombreux articles en leur compagnie.
Ce n’était pas le but initial.
L’important c’était qu’à travers quelques simbèu nous vous fassions découvrir au mieux connaître ce « taureau à la cloche », qui fait peut-être rire les spectateurs mais dont on ne peut se passer.

Le simbèu au sein d’une manade ?
Comparons cette dernière a une armée.
Nous dirions alors que le simbèu est un peu l’estafette qui fait la liaison entre le commandement et la troupe. L’éclaireur et le guide qui ouvre la marche et conduit la cohorte et si les cocardiers sont intellects, le simbèu est le parfait serviteur au service de la collectivité.

Et si un jour on devait décorer un élément de l’élevage pour services rendus, c’est bien lui, le simbèu, qui décrocherait la plus haute distinction.

Manu Pero