Certes, les courses n’ont pas bonne presse à cette époque. Ce sont des mœurs cruelles et barbares, indignes d’un peuple civilisé et qui choquent bon nombre de contemporains.

« Dans son guide du voyageur » dans le département de l’Hérault, paru en 1827, Jm Amelin écrit : "il ne faut pas oublier qu’à Marsillargues, on fait courir des taureaux, ou le bœuf, ou la vache, car il leur en faut vaille que vaille.
Ces vaches, quelquefois en fureur, ne cessent de courir quand tous ces braves se sont couchés à terre. On les fait courir le long des rues, c’est une amélioration propre à faire éventrer femmes et enfants".
5

Emilien Frossard, pasteur de son état, se montre encore plus virulent, puisqu’il écrit en 1846, dans son chapître sur Marsillargues : « Nous ne saurions taire le regret que nous avons éprouvé en apprenant que, malgré les progrès sensibles du siècle vers les mœurs douces et polies qui se font ressentir au milieu de cette population, la coutume, je dirais plus, la rage des combats de taureaux, y est conservée dans toute sa puissance… le taureau arrive, et le peuple de rugir ce cette joie féroce qui semble a la fois exhaler toutes les passions de l’âme… ces jeux sanguinaires malheureusement, ne sont pas limités à cette localité  » 6

Mœurs de barbares donc, mais aussi mœurs dangereuses puisqu’elles peuvent entraîner des accidents graves voire mortels.
En outre, les taureaux causent beaucoup de dommages aux récoltes.

En réalité, les dommages sont minimes, les accidents rarement graves et n’entraînant qu’exceptionnellement mort d’homme.
La véritable raison de la prohibition des courses est d’ordre politique.